Regard d’expert : Francois Demesmay
Directeur médical du Groupe Capio dont fait partie la filiale française (23 cliniques, 550 Me de CA), François Demesmay a eu, de par son parcours professionnel, la chance de côtoyer de façon très complète la digitalisation de la prise en charge du patient. Retrouvez l le retour d’expérience de M. Demesmay.
Présentation de l’échange
Dans ses fonctions, M. Demesmay est notamment responsable de la mise en œuvre du programme de récupération rapide après chirurgie (RRAC) au sein des établissements du groupe. La digitalisation de la prise en charge du patient a joué un grand rôle dans ces projets. François Demesmay nous propose un retour d’expérience.
Dans quel contexte avez-vous développé la digitalisation de la prise en charge péri-opératoire de vos patients ?
Le développement de la chirurgie ambulatoire, et de ce qu’on nomme la récupération rapide après chirurgie, a progressivement bouleversé les bases de l’hospitalisation traditionnelle.
Une grande partie de la prise en charge du patient opéré se fait, en effet, désormais hors les murs de l’établissement.
Les offres de e-santé avaient vocation à accompagner et str> cru et investi dans l’apport de la digitalisation et en particulier dans les solutions d’aide au suivi péri-opératoire du patient opéré.
Comment avez-vous construit et sur quoi s’appuie cette solution ?
Le projet repose sur trois piliers principaux que nous avons revisités :
- le parcours du patient opéré,
- le rôle des acteurs clés de cette prise en charge
- et les interconnexions avec le dossier patient informatisé.
Le parcours du patient se décompose ainsi en trois étapes pré-hospitalière, péri-opératoire et post-opératoire. La première étape commence à la consultation chirurgicale, qui valide l’indication opératoire, et se poursuit par une pré-admission « à domicile ». L’étape pré-opératoire s’appuie sur des check-lists qui valident ou pas la préparation à l’hospitalisation.
Ces check-lists permettent, d’une part, l’accompagnement dans la préparation organisationnelle et médicale du patient (RDV spécialistes, résultats examens, consignes sur l’hygiène, nutritionnelles, etc.) et d’autre part, la remontée d’éventuelles alertes (infections, changements dans l’état de santé, non confirmation de venue).
Le suivi à domicile, quant à lui, est basé sur le renseignement par le patient de questionnaires de suivi, l’envoi de consignes postopératoires et, le cas échéant, d’alertes qui peuvent alors déclencher des soins par les équipes de la clinique (on est ici dans une logique de santé mobile, ou m-santé). Chaque acteur, qu’il s’agisse du chirurgien, de la secrétaire médicale, de l’infirmière ou du patient lui-même, joue un rôle clé dans le bon déroulement du processus.
Qu’en est-il de la gestion des risques qui encadre la démarche ?
La chirurgie ambulatoire dans sa construction même est une activité très sécurisée. La digitalisation du processus et la production d’alertes renforcent cette sécurité. Les informations en post-hospitalisation aussi !
L’application produit et permet de suivre en effet :
- des données médicales dès J+1 (douleur, traitement, mobilité, saignements) ;
- des données de satisfactions à J+15 (préparation du séjour, organisation de la sortie, opinion global sur la PEC, points + / – sur le séjour) ;
- des données de qualité de vie à J0 et M+3 (douleur/gêne, anxiété/dépression, état de santé) ;
- et enfin des données fonctionnelles à J+1 et M+6 (autonomie, activité quotidienne, activité courante).
Vous noterez que nous sommes prêts pour une rémunération à la performance !
Que représente aujourd’hui en chiffre ce mode de prise en charge ?
Plus de 6 500 patients ont été ainsi pris en charge dans dix établissements depuis 2016 et selon une répartition des pathologies et des âges très variée. Aujourd’hui, plus de la moitié des établissements du groupe ont adopté cette démarche.
Enfin, quel est le retour des patients ?
La satisfaction des patients fait partie des éléments systématiquement suivis, et ceux-ci sont globalement très contents. Des enquêtes réalisées sur plusieurs de nos établissements ont montré un taux de satisfaction des patients supérieur à 90 % pour ce qui concerne leur prise en charge et sur la préparation du séjour, et un taux de satisfaction entre 80 et 90 % pour ce qui concerne l’organisation de la sortie et l’outil digital en question.
Beaucoup de commentaires positifs accompagnent ces chiffres qui insistent sur le sentiment de confiance, la qualité du service, et le professionnalisme de la démarche.
Les points de vigilance concernent l’excès de mécanisation des processus et le risque de perte de la relation humaine, la masse d’information reçue, parfois rapidement, et un suivi qui peut paraître, à certains, superficiel.
Enfin, et c’est important à noter, nous sommes toujours capables de prendre en charge les patients qui ne veulent pas « passer à l’acte », de façon « tr> sont des alternatives à la médecine dite « traditionnelle », mais ne cherchent en rien à la remplacer.
Les regards d’experts sur le monde de l’e-santé
Les interviews de docteurs et de différents experts de leur domaine de la santé représente le fer de lance de l’expertise de Sham, partenaire des acteurs de la santé depuis près d’un siècle. Si les Regards d’Experts vous intéressent, n’hésitez pas à consulter les autres opinions d’experts sur l’e-santé et le futur de la médecine :
- Regard d’expert : Dr Marco Scaglione, en charge du département de cardiologie de l’hôpital Cardinal-Massaia,
- Regard d’expert : Dr Frederic Prate, gériatre et médecin de santé publique,
- Regard d’expert : Dr Jacques Lucas, Premier Vice-Président du Conseil National de l’Ordre des médecins,
- Regard d’expert : Josep Carbo, ingénieur et consultant santé.
Oui, il faut rappeler que la médecine générale y est rémunérée à la capitation. Nous avons développé un projet qui revisite le processus de visites médicales et supprime un bon nombre des consultations physiques.
La première étape des consultations se fait en ligne à partir d’un questionnaire proposé au patient qui se connecte. Ce questionnaire permet d’appréhender plus d’une vingtaine de symptômes rencontrés en médecine générale (rhume, maux de tête, allergies, problèmes digestifs).
Un premier rapport automatisé est alors produit, déversé dans le dossier patient et une solution graduée est proposée : prescription/ automédication, chat, visioconsultation et, bien sûr, une consultation classique.
Un médecin supervise le dispositif et prend la main dès que la situation le justifie.
En un an,
Si vous avez apprécié les réponses de François Demesmay, Directeur Médical du Groupe Carpio, n’hésitez pas à consulter nos autres « Regard d’expert » ou notre travail sur la télémédecine, domaine de l’e-santé !
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