La répartition et les natures d’accidents en service dans les SIS en 2022
Dans l’édition 2023 du Regard sur les risques professionnels et les accidents en services commandés dans les services d’incendie et de secours, nos experts Relyens présentent l’état des lieux de l’accidentologie spécifique aux sapeurs-pompiers professionnels (SPP) et volontaires (SPV) et aux personnels administratifs et techniques (PATS). Revenons sur quelques extraits de cette analyse qui détaille les tendances des accidents survenus en 2022.
L’accident de service chez les sapeurs-pompiers
Notre étude, basée sur l’ensemble des accidents déclarés auprès de Relyens en 2022¹, permet de mieux comprendre les phénomènes accidentels.
Quelles sont les principales natures d’accidents en service dans les SIS ?
- Les accidents en caserne qui représentent la première nature d’accidents dans les SIS avec 65,5 % chez les sapeurs-pompiers professionnels et 45,8 % chez les sapeurs-pompiers volontaires. Les accidents liés à la pratique sportive demeurent les plus nombreux (2/3 des accidents chez les SPP et plus de la moitié chez les SPV). Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consulter notre article consacré aux enjeux de la préparation opérationnelle et aux dispositifs mis en place pour contribuer à la réduction du risque APS (Activité Physique et Sportive) au sein des SIS.
- Les accidents sur site d’intervention, qui représentent eux moins d’un tiers des accidents chez les SPP (29,5 %) mais près de la moitié (46,5 %) chez les SPV. Le secours à victime représente la part la plus importante des accidents avec 6 accidents sur 10 chez les SPP et plus d’1 sur 2 chez les SPV.
- Enfin, les accidents de trajet et de circulation qui représentent 5 à 8 % du total des accidents chez les pompiers professionnels et volontaires.
Retrouvez tous les chiffres détaillés et commentés de la répartition des accidents en service et de leurs fréquences en consultant notre publication Regard Sur SIS 2023.
En savoir plusFocus sur la gravité des accidents en service chez les sapeurs-pompiers
La durée moyenne des arrêts en 2022 est établie à 43 jours pour les SPP et 42 jours pour les SPV.
Chez les professionnels, les arrêts les plus longs sont essentiellement causés par les accidents de circulation entre la caserne et le lieu d’intervention. En 2022, les accidents avec arrêts s’élèvent à 67 %, soit près de 7 accidents sur 10. Cependant, les arrêts sont majoritairement de courte durée. Pour près de la moitié des accidents, elle est inférieure à 15 jours (45 %), et inférieure à 30 jours dans 64 % des accidents. À noter que la gravité des arrêts faisant suite à un accident tend à augmenter avec l’âge des pompiers.
Les causes d’accidents et les natures des lésions chez les sapeurs-pompiers
On retrouve dans le Top 3 des causes d’accidents chez les SPP et SPV en 2022 :
- Les chutes ou glissades, avec et sans dénivellation 36,1 %
- Un objet ou masse en mouvement 20,4 %
- Une agression, une morsure ou piqûre 10,8 %
Les conséquences des accidents en service sont majoritairement peu graves pour près de 80 %. Les atteintes aux membres inférieures sont les plus fréquentes, avant celles qui touchent les membres supérieurs et le thorax ou l’abdomen.
L’accident chez les personnels administratif techniques spécialisés (PATS)
En 2022, l’accident de service représente la première nature d’accidents chez les PATS. Il représente trois quarts des accidents. Les PATS sont globalement moins nombreux à subir des accidents, moins souvent, par rapport aux SPP et SPV, mais pour des durées d’arrêts plus longues. On peut également noter que la tendance à l’aggravation de la durée des accidents relevée dans les SDIS, se vérifie également chez les PATS.
La réduction du risque APS
Les accidents liés à la pratique sportive demeurant la cause d’accidents en caserne la plus nombreuse, les SIS se mobilisent pour innover au travers de plans de prévention liés aux activités physiques et sportives. Cependant force est de constater que les risques sont encore très présents.
Relyens, manager des risques, vise à contribuer à la réduction du risque APS grâce à un dispositif d’audit initié en collaboration avec Patrick RACOUA², commandant de sapeurs-pompiers à la retraite, ancien conseiller technique de l’encadrement des activités physiques des sapeurs-pompiers auprès de la DGSCGC, expert EAP auprès de l’ENSOSP, du CNFPT et de la FNSPF et conseiller de prévention. Il a notamment participé à l’évolution des cadres réglementaires durant de nombreuses années afin de garantir la santé des personnels et leur sécurité opérationnelle.
Ce dispositif d’audit se déroule en 3 grandes étapes : le cadrage de l’intervention, la réalisation de l’audit et l’analyse. Pour en savoir plus sur ce dispositif d’audit proposé par Relyens, consultez notre article sur le sujet.
L’analyse statistique de l’accidentologie au sein des SIS présentée dans notre publication, (dont nous avons extrait les grandes tendances dans cet article) a pour objectif de vous permettre d’identifier les axes prioritaires à la mise en œuvre d’actions préventives et curatives efficaces et d’insuffler une culture du management des risques global et pérenne. Comme lors de nos précédentes éditions, un dossier thématique illustré par des interventions de grands témoins vient compléter cette publication. Cette année, notre dossier porte sur la qualité de vie en service.
Découvrez l’intégralité de notre publication « Regard sur les risques professionnels et les accidents en service commandé dans les SIS ».
¹ La population concernée regroupe 20 482 sapeurs-pompiers professionnels, 70 735 sapeurs-pompiers volontaires et 5 326 personnels administratifs techniques et spécialisés, répartis dans 56 SDIS (18 % en catégorie A, 41 % en catégorie B et 41 % en catégorie C) assurés au moins en accident en service.
² Patrick Racoua a exercé comme « CTN EAP » (conseiller technique national de l’encadrement des activités physiques des sapeurs-pompiers auprès de la DGSCGC). Expert EAP (auprès de l’ENSOSP, du CNFPT et de la FNSPF) et conseiller de prévention, il a participé à l’évolution des cadres réglementaires pour garantir la santé des personnels et leur sécurité opérationnelle durant de nombreuses années.)