Quel rôle joue la notion de la QVT dans votre établissement ?
Même si elle est encore relativement récente dans le monde médico-social, la notion de QVT a pour moi une place très importante. Je suis convaincu que « si les agents vont bien, les résidents vont bien ».
A l’issue de la période que nous venons de traverser, la QVT fait partie des dossiers prioritaires de notre projet d’établissement. Elle nous permet directement de travailler sur l’absentéisme et la fidélisation des équipes qui sont des problématiques majeures au sein des établissements médico-sociaux.
Nous le savons, la reconnaissance de l’engagement des personnels est notamment un élément clé pour lutter contre l’absentéisme.
Quelle perception ont aujourd’hui vos agents de leur QVT ?
Les agents expriment beaucoup d’attentes autour de cette notion. Je suis attaché à ce que l’on traduise la QVT par des mesures concrètes. C’est pour cette raison que nous proposons notamment des temps d’analyse de la pratique, avec une psychanalyste, dans un lieu dédié à l’extérieur de l’établissement. Cela permet aux agents volontaires d’échanger sur la vie au travail et sur leurs problématiques, qu’elles soient relationnelles ou liées à la prise en charge des résidents.
Les relations entre équipes sont un élément très important, parfois sources de tension. Pour favoriser la cohésion, nous travaillons sur la communication entre les équipes et les relations interpersonnelles, avec des espaces de parole dédiés.
Il est important que des agents de différentes fonctions se rencontrent pour parler d’un thème, pour faire tomber les idées reçues, resserrer les liens et renforcer la cohésion d’équipe.
Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté la QVT dans votre établissement ?
Même dans un établissement où les cas de contamination ont été très faibles, il ne faut pas sous-estimer les conséquences psychologiques de la crise sanitaire sur les agents, du fait des protocoles très stricts mis en place, qui ont pu impacter la relation aux résidents, générer une fatigue supplémentaire et des situations de tension.
Nous avons également été très attentifs à préserver les temps de repos et de congés des agents. Grâce à l’appui de l’ARS, qui a permis le recrutement de renfort dans la période, nous avons pu éviter les phénomènes de sur-sollicitation et d’épuisement des personnels.
En sortie de crise, quelles sont les actions prioritaires que vous souhaitez mettre en œuvre ?
Nous avons plusieurs projets qui ont été suspendus du fait de la crise sanitaire, et qu’il nous importe de reprendre. Je pense à la création d’un livret d’accueil pour les nouveaux agents, ainsi qu’à la reprise des projets personnalisés pour les résidents. Chaque agent de l’EHPAD est référent d’une personne accueillie et se charge de recueillir son histoire de vie. Tous les agents sont impliqués dans la démarche, afin que, quelle que soit sa fonction, ASH, cuisinier, infirmier, ou aide-soignant, chaque agent ait un rôle auprès des résidents. En les associant à la construction des projets d’accompagnement personnalisés, on valorise les personnels au-delà de leur mission de soin, ce qui renforce leur implication et leur motivation.