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Prévention et santé au travail Absentéisme
Publié le 24 novembre 2020 Modifié le 12 juin 2023
Temps de lecture : 5 minutes

Des absences au travail pour raison de santé toujours nombreuses

Dans son étude annuelle, « Panorama 2020 – Qualité de vie au travail et santé des agents dans les collectivités territoriales », Sofaxis (groupe Relyens) dévoile des résultats issus des données de 420 000 agents répartis dans 14 800 collectivités territoriales. Parmi les principaux constats, Sofaxis note une évolution des indicateurs d’absence au travail pour raison de santé tout au long du dernier mandat municipal (2014-2020) : après une hausse de 11 % entre 2014 et 2017 du taux d’absentéisme, l’instauration du jour de carence depuis 2018 a permis de limiter le nombre d’arrêts.

Les premières tendances de fond liées aux conséquences de la crise sanitaire actuelle (Covid-19) : réorganisation du travail, télétravail, nouveau mode de management… sont autant de facteurs qui posent la question d’une nouvelle pratique des métiers au quotidien tout en garantissant la santé des agents au service de la population.

État des lieux des absences pour raison de santé

Les données pour 2019 des absences pour raison de santé montrent une stabilisation du taux d’absentéisme à un niveau élevé (9,8 %). Le mandat 2014-2020 des maires a ainsi été marqué par une hausse régulière des absences mais aussi par le début de la crise sanitaire liée à la Covid 19.

Au cours des deux premiers tiers du mandat, les absences au travail ont évolué à la hausse pour l’ensemble des indicateurs de mesure. D’année en année, les agents ont été plus souvent absents, plus nombreux à s’absenter et sur des durées d’arrêt toujours plus longues. Cette tendance de fond, déjà présente les années précédant ce mandat, a continué sa progression avec une évolution régulière et continue de la gravité des absences.

En 2018, l’instauration d’un jour de carence en maladie ordinaire a eu un impact particulièrement important sur les absences au travail pour raison de santé.

Des disparités importantes apparaissent selon la nature des absences : alors qu’en maladie ordinaire, la fréquence et l’exposition affichent une décroissance, en accident du travail et en maladie professionnelle, l’ensemble des indicateurs est en augmentation.

Une fin de mandat marquée par la crise de la Covid-19

Les conséquences de l’épidémie de coronavirus ont profondément marqué les personnels comme les organisations du pays et les agents des collectivités n’ont pas été épargnés.

Marianne de profil

Il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, mais quelques tendances de fond se dégagent à la lumière d’une comparaison entre 2019 et 2020, au moins pour les principales natures d’absences :

Dès le mois de mars, le nombre d'absences a très fortement augmenté

en semaine 12 (première semaine du confinement), il a ensuite progressivement diminué les semaines suivantes jusqu'au début du déconfinement. Une part importante d'arrêts pour garde d'enfants explique en partie ce phénomène.

En accident du travail

on assiste à une forte baisse du nombre d’évènements pendant toute la durée du confinement. Les agents, moins nombreux en situation de travail, ont logiquement été moins exposés au risque d’accident sur cette période.

Des absences qui se stabilisent à un niveau élevé depuis 2019

Les absences au travail pour raison de santé donnent en 2019 une image inédite avec une stabilité de l’ensemble des indicateurs sur deux ans, après une longue période de progression constante.

Le taux d’absentéisme est le premier indicateur de la mesure des absences au travail pour raison de santé. Il mesure la part du temps de travail perdu en raison des absences. Il s’établit à 9,2 % en 2019 (hors congé maternité).

Comme chaque année, la maladie ordinaire est la première cause d’absence et représente une part supérieure à la moitié du taux d’absentéisme global.

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La durée moyenne d’arrêt s’établit à un peu plus de 47 jours en 2019 et varie selon les différentes natures d’absences au travail. La gravité continue sa progression régulière entamée depuis plusieurs années.
La fréquence (nombre d’arrêts) et l’exposition (nombre d’agents absents) restent stables en 2019 par rapport à 2018. Ces deux indicateurs sont particulièrement soumis à l’influence de la maladie ordinaire, qui représente 8 arrêts sur 10 et près des 3/4 des agents absents.

En 2018, ces deux indicateurs ont été impactés par la mise en place du jour de carence. La stabilisation de la fréquence et de l‘exposition est liée à celle de la maladie ordinaire en 2019.
Le coût moyen des absences par agent employé demeure à un niveau élevé mais stable (2 152€ en 2019 contre 2 134€ en 2018).

Facteur important en matière d’absences au travail pour raison de santé, l’avancée en âge combinée à la pénibilité des métiers exercés génèrent des absences au travail qui ont tendance à progresser. La pyramide des âges des agents absents est ainsi sous tension : près d’un agent absent sur deux a plus de 50 ans (48 %) et 77 % d’entre eux ont plus de 40 ans. A l’inverse les moins de 30 ans représentent 5 % des absents.

L’impact du vieillissement et de la contraction des effectifs

À l’image de la population globale, la population territoriale vieillit, l’âge moyen des actifs atteint 47,7 ans en 2019 (Recueil statistique CNRACL 2019) contre 43,9 ans pour l’ensemble des actifs des trois versants de la Fonction publique (Rapport annuel 2019 de la DGAFP) pour la même année.

La part la plus importante des personnels est constituée d’agents de plus de 45 ans pour près des deux tiers (63 %). A eux seuls, les plus de 50 ans concentrent 44 % des effectifs et les plus de 55 ans représentent plus d’un quart de l’ensemble avec 26 %. À l’inverse, les agents les plus jeunes sont largement minoritaires, les personnels de moins de 30 ans comptent seulement pour 4,5 % de l’ensemble des effectifs CNRACL.

Selon un postulat de remplacement d’un agent sur deux, le volume des effectifs CNRACL pourrait diminuer de 30 % d’ici les deux prochains mandats dans l’ensemble de la Fonction publique territoriale. À l’inverse, les moins de 40 ans seront de moins en moins représentés.

Il faut ainsi s’attendre à une hausse de la gravité des arrêts, d’autant que les métiers territoriaux, souvent pénibles physiquement et/ou psychologiquement, sont exercés en milieu contraint (manutention de charges, postures pénibles, vibrations, bruits, agents chimiques, écart de température…), mais aussi du coût des arrêts qui a connu une progression de +10 % entre 2014 et 2019.

L’enjeu de l’employabilité durable des agents devient ainsi clé. Il conviendra notamment d’anticiper les problématiques d’usure professionnelle afin d’endiguer l’inaptitude et d’agir en prévision des carrières professionnelles à long terme.

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