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Prévention et santé au travail QVCT
Publié le 30 septembre 2024 Modifié le 30 septembre 2024
Temps de lecture : 7 minutes

Comment prévenir l’usure professionnelle ?

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L’usure professionnelle est un état d’épuisement physique, émotionnel et mental causé par une dégradation progressive de la santé mentale et physique liée aux conditions de travail et à l’âge. Elle peut entraîner des répercussions importantes sur la santé des individus et sur le fonctionnement des organisations. Face à ce risque, il est primordial de réagir le plus en amont possible et de mettre en place des actions de prévention afin d’adapter l’environnement de travail, avant l’apparition de troubles physiques et/ou mentaux chez les individus. L’objectif de cet article est de présenter les enjeux cadrant ce phénomène et de mettre en avant les mesures préventives plutôt que correctives ou curatives, comme solution d’anticipation de l’usure professionnelle.

Selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’usure professionnelle affecterait environ 10 % des travailleurs en Europe et 28 % en France (2019).

Quels sont les causes et facteurs de l’usure professionnelle ?

L’usure professionnelle est un phénomène complexe ne dépendant pas que de l’âge ou de l’expérience corporelle de chaque individu (blessures, accidents, opérations, handicap, etc.). C’est un syndrome multifactoriel qui résulte d’une exposition chronique à des facteurs de risques professionnels, tels que la manutention, le stress, les postures contraignantes, la faible autonomie, les cadences élevées, etc. Elle peut affecter tous les domaines d’activité et tous les profils de métiers. Cependant, elle reste plus fréquente dans les professions soumises à des exigences physiques, émotionnelles ou organisationnelles élevées. Il n’existe pas de cause unique ni de profil type de l’usure professionnelle, mais plutôt une variété de configurations possibles et de facteurs aggravants.

Les 4 catégories de risques de l’usure professionnelle

Les facteurs de risques de l’usure professionnelle sont multiples et peuvent être regroupés en quatre catégories :

  1. Les facteurs individuels, liés aux caractéristiques personnelles du salarié, comme son âge, son sexe, son niveau d’études, ses expériences de vie, sa personnalité, ses attentes, ses valeurs, ses compétences, son engagement ou son équilibre vie privée/vie professionnelle.
  2. Les facteurs organisationnels, liés aux conditions de travail, comme la charge de travail, la complexité des tâches, l’autonomie, la reconnaissance, la rémunération, la sécurité, la stabilité, la culture ou le climat organisationnel.
  3. Les facteurs physiques, liés à l’exposition à la manutention manuelle, l’adoption de postures contraignantes, la répétition de gestes fins ou de déploiement de force et l’exposition à des ambiances de travail extrêmes (température, vibration, bruit et luminosité).
  4. Les facteurs relationnels, liés aux interactions avec les autres acteurs du travail (supérieurs hiérarchiques, collègues, clients, usagers, partenaires…).

Les causes de l’usure professionnelle sont difficiles à identifier, elles dépendent de la combinaison et de l’interaction des différents facteurs de risques. Plus un individu sera exposé à un grand nombre de facteurs précités, plus son usure professionnelle se verra accentuée en termes de gravité ou de vitesse d’apparition de troubles de santé. Toutefois, on peut distinguer deux types de causes.

Les 2 types de causes de l’usure professionnelle

  • Les causes internes sont liées au vécu subjectif du salarié, qui ressent un déséquilibre entre les exigences du travail et les ressources disponibles, qu’elles soient matérielles, humaines, organisationnelles ou personnelles. Ce déséquilibre peut être dû à un manque de matériel adapté, de sens au travail, de formations ou à un conflit entre les valeurs personnelles et les valeurs organisationnelles de la collectivité.
  • Les causes externes sont liées au contexte socio-économique, qui impose des contraintes et des changements constants au travail.

Quelles sont les conséquences de l’usure professionnelle ?

L’usure professionnelle n’est pas un état statique, mais un processus dynamique qui se traduit par une altération ou dégradation progressive de la santé physique et mentale des travailleurs. Elle se manifeste par une perte de sens, de motivation, de satisfaction et de performance au travail ainsi que par un état d’épuisement physique, émotionnel et/ou mental, qui réduit la capacité des individus à faire face aux exigences du travail. L’usure professionnelle entraîne des répercussions négatives à la fois pour les individus et pour les structures.

Les conséquences de l’usure professionnelle pour les personnels

L’usure professionnelle peut entraîner une diminution de l’implication au travail (qu’elle soit physique ou mentale), une augmentation des erreurs et des accidents ainsi qu’une souffrance physique et psychologique. Elle peut également engendrer des troubles somatiques, tels que des douleurs chroniques, des troubles du sommeil, des troubles digestifs, des infections, etc. Ces troubles peuvent altérer la qualité de vie et accroître les risques de pathologies graves, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète ou le cancer.

L’usure professionnelle a donc un impact négatif sur le bien-être, la santé et la performance des personnels, ce qui peut affecter leur parcours et leur développement professionnel.

Les conséquences de l’usure professionnelle pour les organisations

L’usure professionnelle peut entraîner une baisse de la performance, de la qualité de service et de la satisfaction des usagers mais aussi une hausse de l’absentéisme, du turn-over et des conflits internes. Elle peut également porter atteinte à l’image et à la crédibilité de la structure ou de la collectivité, ainsi qu’à sa responsabilité sociale et environnementale.

L’usure professionnelle a donc un impact négatif sur le climat social, la performance, l’efficacité et la pérennité de l’organisation.

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Comment prévenir l’usure professionnelle ?

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L’usure professionnelle affecte de plus en plus de personnels confrontés à des contraintes de travail élevées et/ou chroniques, sa prévention doit donc être au cœur des orientations prises par les organisations. Toutefois, avant d’entrer dans une phase de prévention de l’usure professionnelle, il s’agira tout d’abord de l’anticiper. Pour cela, les situations de travail doivent être analysées afin d’identifier les facteurs de risque présents mais aussi les marges de manœuvre de la structure permettant l’amélioration et la prévention de ces situations. L’ensemble de ces éléments formeront alors un pré-diagnostic de l’activité professionnelle étudiée qui permettra d’organiser et planifier les mesures de prévention adaptées au terrain et aux besoins des personnels.

Plan d’action pour lutter contre l’usure professionnelle

L’OMS a classifié en 3 types les mesures de prévention de la santé pour lutter contre l’usure professionnelle : la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire. Elles visent à agir à différents niveaux sur les facteurs de risque.

Pour prévenir l’usure professionnelle, l’employeur peut déployer des plans d’action. Il peut notamment mettre en place des solutions pour améliorer la qualité de vie et des conditions de travail au sein de sa structure, ou préserver la santé mentale et physique des personnels. La mise en place d’espaces de discussion sur le travail est, par exemple, une action de prévention impactante. La QVCT doit également être un levier pour agir sur, les collectifs de travail et l’intelligence collective, la détection anticipée des postes à risque d’usure, et enfin la mise en place d’entretiens de mi-carrière qui débouchent sur des parcours professionnels.

L’usure professionnelle dans la fonction publique territoriale et hospitalière

Une étude menée par Relyens sur 600 DRH de collectivités et établissements montre que la prévention de l’usure professionnelle, au-delà d’améliorer les conditions de travail pour 70 % d’entre eux, améliore également la qualité de services (pour 62 % d’entre eux). Toujours selon les DRH, les actions qui ont le plus d’impact sont la mise en place d’espaces de discussion du travail, l’identification des postes à risque d’usure et la mise en place d’entretien de mis-carrière.

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L’usure professionnelle est un phénomène complexe et multifactoriel, qui résulte d’un déséquilibre entre les capacités physiques, individuelles et psychosociales de l’individu et les capacités offertes par l’environnement de travail. Elle peut entraîner des conséquences graves sur la santé physique et mentale, ainsi que sur l’efficacité et la qualité du travail. Pour prévenir et traiter l’usure professionnelle, il est nécessaire de prendre en compte les facteurs de risques et les causes de l’usure professionnelle, et de mettre en place des actions de prévention le plus en amont possible de l’apparition de problématiques de santé.

 

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