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Publié le 21 mars 2024 Modifié le 13 février 2025
Temps de lecture : 10 minutes

Burn-out : Identifier les symptômes pour mieux le prévenir

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Le syndrome d’épuisement professionnel, couramment appelé burn-out peut toucher tout individu, quel que soit son secteur d’activité ou son niveau hiérarchique. En France, 34 % des salariés seraient en burn-out dont 13 % en burn-out sévère, soit 2,5 millions de personnes¹. Il est donc devenu essentiel aujourd’hui de reconnaître que le burn-out professionnel fait partie des risques psychosociaux majeurs.

Qu’est-ce que le burn-out professionnel ou le syndrome d’épuisement professionnel

Le burn-out professionnel se caractérise par une combinaison de signes psychiques, physiques et comportementaux. Le terme anglais burn-out signifie calciner, ce qui est en soi assez révélateur.

Quels sont les signes d’un burn-out professionnel ?

Le burn-out professionnel est identifié par une combinaison de trois types de signes :

Les signes physiques

Ils peuvent être multiples :

  • Une fatigue intense, qui ne s’améliore pas malgré des vacances,
  • De fortes modifications de poids,
  • La survenance de douleurs musculaires ou articulaires,
  • Des maux de tête ou des douleurs abdominales diffuses inhabituelle,
  • Les troubles du sommeil sont également fréquents chez les personnes souffrant d’épuisement professionnel.

Les signes psychiques

Ils se caractérisent par un ensemble d’éléments. Nous pouvons citer parmi les plus courants :

  • Un sentiment de dépassement,
  • Des difficultés de concentration,
  • Une lenteur de réflexion inhabituelle,
  • Des troubles de la mémoire,
  • La peur de se rendre au travail,
  • Un des signaux révélateurs souvent perçu par l’entourage est une irritabilité inhabituelle et constante.

Les signes comportementaux


La personne souffrant de burn-out se replie sur elle-même, se désengage, peut commettre plus d’erreurs et sembler moins efficace. Elle peut avoir des comportements parfois négatifs ou cyniques, faire preuve de pessimisme.
Il est important de noter que la personne souffrant d’épuisement professionnel ne se rend pas forcément compte de ces symptômes.

Quels sont les facteurs de risque du Burn-out ?

Six catégories de facteurs de risque psychosociaux ont été répertoriées par la Haute Autorité de Santé (HAS) issues du rapport Gollac :

mesure correspondante aux contraintes de rythme, à la durée et à l’organisation du temps de travail, aux instructions contradictoires reçues, à des objectifs irréalistes ou flous, etc.

mesure liée à la nécessité de maîtriser et façonner ses propres émotions afin de maîtriser et de façonner celles ressenties par les personnes avec qui l’on interagit au travail (relation au public, situations de tension, confrontation à la souffrance, à la mort, peur etc.)

avoir la possibilité d’être acteur dans son travail (marges de manœuvre, participation aux décisions, prendre plaisir au travail etc.)

mesure qui regroupe les relations avec les collègues, avec l’organisation et la hiérarchie (conflits interpersonnels, concurrence excessive, reconnaissance, manque de soutien du collectif de travail, management délétère, etc.)

devoir agir en opposition avec ses valeurs professionnelles, sociales ou personnelles (conflits éthiques, qualité empêchée, sentiment d’utilité du travail etc.)

(insécurité socio-économique, conditions de travail non soutenables, risques de changement non maîtrisé de la tâche etc.). 

Quelle est l’origine du burn-out professionnel ?

Les signes physiques, psychiques et comportementaux annonciateurs de burn-out proviennent souvent d’une combinaison de facteurs. Cependant le burn-out survient toujours après une période prolongée de fortes sollicitations d’énergie physique et psychique qui amène à l’épuisement des réserves de l’individu. Ce « syndrome du battant » peut survenir par exemple, lorsqu’une personne s’investit beaucoup dans une tâche qui va se prolonger sur une longue période sans que les résultats attendus soient au rendez-vous.

Tout repose sur l’équilibre entre les contraintes que représente une situation et les ressources que l’on possède pour y faire face. Cet équilibre est primordial et il évolue selon les moments et l’environnement. Le burn-out survient lorsque notre balance d’énergie psychique et physique est profondément déséquilibrée.

Comment prévenir le burn-out professionnel ?

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Comme l’explique Chloé, collaboratrice d’Holicare (programme d’accompagnement pour identifier les premiers signes du burn-out professionnel et les éviter)

« Chaque individu possède un « réservoir total » qui peut être à l’équilibre, en excès ou en déficit. Une période prolongée de déficit entraîne le début de l’épuisement. Nous pouvons donc prévenir le burn-out par l’analyse de l’équilibre actuel de la personne mais aussi par l’anticipation future en fonction des sollicitations et des événements. »

Nos conseils pour prévenir le Burn-out

Afin de prévenir un risque de burn-out professionnel ou améliorer une situation existante, le premier objectif va être de gagner en ressources. Pour cela la personne souffrant d’épuisement va devoir déterminer quels sont ses goûts, ce qui lui donne du plaisir et lui fait du bien. Quelques moyens simples à mettre en œuvre :

1/ Accorder du temps à ses passions et à ses activités personnelles

Trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée est essentiel pour éviter l’épuisement professionnel. S’accorder des moments de détente, pratiquer des activités de loisirs en extérieur ou une activité physique est extrêmement bénéfique et remplit le réservoir d’énergie. De nouvelles expériences peuvent être stimulantes tant au niveau physique que psychique.

2/ Avoir une bonne hygiène de vie

Respecter ses propres rythmes de sommeil, écouter les signaux envoyés par son corps, s’alimenter de manière variée et régulière en limitant les faux amis tels que le sucre ou l’alcool sont autant de clés pour préserver son bien-être physique et mental. Adopter une hygiène de vie saine et équilibrée contribue à prévenir le burn-out.

3/ Apprendre à déléguer et à dire non

Savoir refuser des missions irréalisables dans les délais impartis ou déléguer certaines responsabilités à des collègues permet de retrouver un équilibre et de développer la cohésion au sein de l’équipe. Cela favorise également une répartition plus équitable des tâches et encourage la collaboration.

4/ Réorganiser et adapter son rythme de travail

Pour éviter l’épuisement professionnel, la gestion des rythmes de travail est déterminante. Contrairement aux idées reçues, travailler en continu ne rend pas plus efficace, l’attention se limitant à 45 minutes pour les capacités d’apprentissage. Faire une pause toutes les 1h30 est nécessaire et permet d’améliorer sa santé globale. Le présentéisme n’est pas synonyme de productivité. Un excès de tâches à accomplir, combiné à une accumulation au fil du temps, est l’un des facteurs responsables de nombreuses situations de burn-out.
Le travail peut également être un grand pourvoyeur de ressources psychiques notamment au travers du sens qu’il peut apporter, de la vie d’équipe, de l’apprentissage de nouvelles méthodes ou de la réalisation de projets.
Après avoir amélioré ses ressources il sera utile, pour la personne souffrant d’épuisement professionnel de tenter de moduler ses contraintes. Une réflexion sur la charge de travail pourra être menée, seule ou en concertation avec le management afin de réduire ses contraintes et tendre à l’équilibre.

Les outils à disposition pour prévenir la situation de burn-out

Comme nous l’avons identifié, l’épuisement professionnel survient lorsque notre balance d’énergie psychique et physique a besoin d’être rééquilibrée. Pour cela, une prise de recul sur soi et sur la situation est nécessaire. Nous proposons deux types d’outils pour éviter un burn-out professionnel : les outils pour analyser la situation puis les outils pour l’améliorer.

Le bilan autonome

Le premier outil d’analyse va donc être un bilan autonome qui consiste à répondre à la question suivante « ma situation actuelle est-elle équilibrée ? ». Ainsi la personne va analyser le plus factuellement possible sa situation professionnelle mais aussi personnelle.

Si l’exercice a permis d’identifier par exemple un déséquilibre chronique au travail, l’étape suivante va être de se demander si les facteurs du déséquilibre sont modifiables. Le cas échéant la personne pourra les moduler en se tournant vers le management pour constater par exemple que la charge est trop importante et redéfinir des objectifs réalistes.
Si les facteurs du déséquilibre ne sont pas modifiables, pour s’en protéger il conviendra de prendre du recul et de la distance et si besoin envisager un changement.
Lors de cette analyse, il est important de faire un point sur les éléments positifs et négatifs.

Demander conseil à son entourage

Le second outil d’évaluation consiste à demander à son entourage de confiance comment il vous perçoit en ce moment. C’est une action difficile car cela revient à s’exposer au regard de l’autre mais cet outil est vraiment important car la personne souffrant de burn-out ne perçoit pas forcément les premiers signes de son propre épuisement.

Employeurs : comment repérer les situations de burn-out ? 

Un ensemble de signaux peuvent laisser penser qu’un collaborateur peut être en situation de burn-out.

Effectuer une détection précoce

Le repérage des signaux est généralement effectué par le médecin traitant, le médecin du travail ou l’équipe de santé au travail. Toutefois, repérer les signaux faibles peut s’avérer difficile. Le burn-out survient souvent après une longue phase de résistance durant laquelle l’individu a tenté de se convaincre qu’il disposait des ressources suffisantes pour faire face aux contraintes imposées son environnement.

Pour aider l’employeur à détecter ces signaux faibles, nous proposons une solution globale et personnalisée, en partenariat avec Holicare. Cette solution s’intègre au dispositif existant pour permettre à l’employeur d’analyser, d’anticiper et de réagir face à la souffrance au travail pour apporter des réponses tant individuelles que collectives.

La solution Holicare : une approche innovante pour prévenir et gérer le stress au travail

Holicare a conçu un outil pour détecter les signaux faibles de la souffrance psychique au travail. Il permet de prendre des décisions pour assurer et développer un climat de bien-être à tous les niveaux d’une organisation.

L’approche repose sur les leviers actionnables permettant de prévenir et gérer sa charge mentale :

  • la prise de conscience (avec l’Holitest),
  • la gestion préventive et la gestion curative (avec des programmes personnalisés).

Holicare apporte également une vue globale de la santé mentale d’une structure (avec des tableaux de bords totalement anonymisés).

Cet article sur l’identification et la gestion du stress au travail et les deux exemples d’outils présentés sont des extraits issus du programme Holicare dédié au stress.

Vous souhaitez découvrir l’ensemble des programmes d’accompagnement et la solution Holicare ?

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FAQ

La prise en charge du burn-out implique une approche globale et adaptée à chaque individu. Dans de nombreux cas, un arrêt de travail s’avère indispensable, accompagné d’un soutien psychologique. Parfois, un traitement médicamenteux peut également être prescrit. Lorsqu’il est détecté tôt, lors de l’apparition des premiers signes, des actions préventives et des activités de bien-être peuvent contribuer à prévenir l’aggravation du symptôme.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a répertorié six catégories de facteurs de risque psychosociaux, issues du rapport Gollac :

  1. L’intensité du travail et le temps de travail
  1. Les exigences émotionnelles
  1. L’autonomie au travail
  1. Les rapports sociaux au travail
  1. Les conflits de valeurs
  1. L’insécurité de la situation de travail

Le burn-out ou épuisement professionnel a bien été introduit par l’OMS dans la 11e révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-11). Cependant il est décrit comme « facteur ayant une influence sur l’état de santé » et non en tant qu’affection médicale. Bien que le burn-out ne soit pas listé dans le tableau des maladies professionnelles du code de la sécurité sociale, La loi relative au dialogue social et à l’emploi du 17 août 2015 (loi Rebsamen) ouvre cependant la voie à la reconnaissance des maladies psychiques professionnelles et permet de faire reconnaître le burn-out en maladie professionnelle si les deux conditions cumulatives suivantes sont respectées :

  • un lien direct et essentiel entre la pathologie et le travail.
  • une incapacité permanente de travail supérieure à 25 % (Source 2 Howard avocats)
  • elle a entraîné une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25 %. (source 1- juritravail)

Le burn-out et la dépression sont tous les deux des syndromes révélateurs de risques psychosociaux cependant ils sont distincts. Bien que certaines manifestations soient communes, le burn-out est généralement lié à la sphère professionnelle et à la pression ressentie dans le travail alors que la dépression concerne toutes les sphères de la vie de la personne.

L’employeur a la responsabilité de prévenir les risques psychosociaux dans son organisation. Au-delà de cette obligation légale, la bonne santé mentale et le bienêtre des équipes sont un levier de performance pour la structure. En revanche, l’inaction face à l’épuisement professionnel peut engendrer de forts impacts sur l’organisation : managers démunis, arrêts de travail multiples, taux de turnover élevé. 

En cas de burn-out, l’agent doit avant tout alerter sa hiérarchie et le service des ressources humaines de son organisation. Il peut demander une visite auprès de la médecine du travail et le cas échéant informer l’inspection du travail. Selon les cas, l’agent peut également faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. 

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