Les indicateurs de mesure des absences au travail
Une bonne compréhension des absences requiert l’analyse croisée des indicateurs de mesure. L’évaluation des absences passe par une mesure tridimensionnelle qui consiste à étudier à la fois : la gravité (nombre de jours), la fréquence (nombre d’arrêts) et l’exposition (nombre de personnes absentes).
Enjeu au quotidien, le suivi des absences vise à en faciliter la maîtrise, à travers la définition de seuils d’alerte et le déclenchement d’actions pertinentes, tant pour optimiser l’organisation des services et maintenir une qualité de prise en charge des patients, que pour oeuvrer en faveur de la santé et de la qualité de vie au travail des agents.
Gravité
La gravité des absences mesure la durée des arrêts, considérée sur la population totale étudiée (taux d’absentéisme) ou sur la population absente (durée moyenne d’arrêt).
En 2017, les absences au travail pour raison de santé représentent 13 agents absents (sur 100 employés) tout au long de l’année.
Plus de 6 le sont pour la seule maladie ordinaire, qui représente près de la moitié du taux d’absentéisme, lequel s’établit à 13 % pour la période (11,8 % hors congé maternité). La maladie ordinaire est ainsi le premier contributeur des absences devant la longue maladie/longue durée et l’accident du travail.
Une des solutions développée par nos experts est d’amener, dans les démarches d’amélioration de la qualité de vie au travail, une nouvelle approche plus dynamique de l’expérience patient, dont les effets bénéfiques s’appliquent aux patients aussi bien qu’au personnel de soin.
Le taux d’absentéisme présente une tendance croissante depuis dix ans avec une progression de 20 % entre 2007 et 2017.
Les statistiques d’absence constituent une donnée d’entrée essentielle pour les services RH des établissements dans la gestion de la santé au travail de leurs agents.
Leur étude permet de traduire les indicateurs en actions préventives et/ou curatives adaptées pour en limiter les effets.
En plus des données qualitatives de ressenti des conditions de travail via une enquête dédiée, par exemple, ces indicateurs quantitatifs sont complémentaires et font partie des données d’entrée à analyser dans le cadre d’une démarche de qualité de vie au travail.
Bien que très représentée, la maladie ordinaire affiche la durée moyenne la plus faible, car constituée majoritairement d’arrêts courts.
A l’inverse, les congés longue maladie et congés longue durée présentent des durées d’arrêt plus importantes, du fait de caractéristiques d’absence liées à des pathologies plus graves.
L’accident du travail quant à lui affiche une durée moyenne qui tend à augmenter, signe d’une aggravation des absences pour cette nature de risque.
Fréquence
Indicateurs complémentaires de la gravité, la fréquence, qui correspond au nombre d’absences, et l’exposition, relative aux agents absents, complètent l’analyse des absences au travail pour raison de santé.
La fréquence, ou répétition des absences, mesure le rapport du nombre d’arrêts à l’effectif étudié.
La fréquence des arrêts se caractérise par une prépondérance de la maladie ordinaire, qui représente près de 8 arrêts sur 10. Majoritairement courts, les arrêts maladie ont un impact important sur le fonctionnement des services, du fait de leur caractère désorganisateur.
La répétition d’arrêts courts pour un agent peut traduire l’émergence de difficultés relatives au travail ou à son organisation et annoncer potentiellement la survenance d’arrêts plus longs, bien que les agents qui s’arrêtent fréquemment tendent à reproduire majoritairement les mêmes séquences d’arrêts.
Parmi ces potentiels arrêts plus longs, on peut notamment citer la survenue de troubles psychosociaux dus à une trop grande pression durant le temps de travail. Ce risque est évoqué dans l’analyse du Docteur Maurel, Médecin-Conseil Sofaxis, qui s’intéresse à la qualité de vie et à la santé du personnel dans les établissements de santé.
Les comportements d’absence sont multiples et varient également en fonction du métier, de l’ancienneté dans l’emploi ou bien encore de l’âge. Par exemple, les plus jeunes ont tendances à s’arrêter plus souvent mais moins longtemps que les générations plus âgées. Le nombre d’arrêts mesuré a augmenté en 10 ans, il s’accroît de 11 % depuis 2007.
Cela induit, de fait, un coût des absences dans les établissements de santé en constante augmentation.
Exposition
L’exposition, ou proportion d’agents absents, exprimée en pourcentage, mesure la part des agents ayant présenté au moins un arrêt sur la période d’étude.
L’exposition est également marquée par la
: la majorité d’agents absents au moins une fois dans l’année (sept sur dix) le sont pour cette nature d’absence. Au global, c’est un agent sur deux qui a présenté au moins une absence en 2017.
L’accroissement de la proportion d’agents absents peut traduire l’émergence de difficultés relationnelles au sein d’une équipe, d’une baisse de l’engagement ou de la motivation, et constitue un point de vigilance pour la mise en place d’actions dédiées.
La proportion d’agents absents tend à augmenter : elle progresse de 7 % depuis dix ans.