Prévenir les risques psychosociaux à l’hôpital : un enjeu majeur pour la santé des soignants
Selon l’association SPS, Soins aux Professionnels de la Santé, 30% des soignants sont en dépression. 25% ont déjà eu des idées suicidaires. 50 à 60% d’entre eux présentent des signes d’épuisement professionnel. Il faut dire que les attentes élevées qui pèsent sur le personnel hospitalier, les situations de stress, la souffrance des patients et de leurs familles l’expose à de nombreux risques psychosociaux. Comment protéger la santé mentale de celles et ceux qui prennent soin des autres ?
Hôpital et facteurs de risques psychosociaux
De tous les risques psychosociaux de l’hôpital, le plus évident semble émotionnel. Les professionnels de l’hôpital se confrontent en permanence aux émotions intenses liées à la douleur de la patientèle, aux décès et à la détresse des familles. Ils doivent parfois prendre des décisions lourdes d’implications, et vivent une pression “éthique” toute particulière.
Ce niveau d’intensité les expose au stress et à l’épuisement professionnel. Celui-ci représente une menace d’autant plus forte que le personnel hospitalier fait face, en France, à une surcharge de travail due aux contraintes budgétaires et aux difficultés de remplacement. Les ressources humaines manquent, alors que les pics d’affluence se multiplient. Les absences pour raison de santé constatées ne sont pas sans lien avec la situation et l’aggrave dans un cercle vicieux duquel il est urgent de sortir.
À ces facteurs émotionnels et structurels s’ajoute un facteur organisationnel. Les professionnels du soin travaillent souvent de nuit, les week-ends ou les jours fériés. Ces horaires perturbent leur rythme biologique. C’est d’autant plus vrai quand les rotations entre collègues manquent de prévisibilité. Ce contexte nuit à la qualité du sommeil, à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et donc au bien-être mental.
Enfin, les soignants de l’hôpital s’exposent à des relations interpersonnelles parfois tendues entre médecins, infirmières et personnel administratif. Les hiérarchies complexes inhérentes au milieu hospitalier peuvent engendrer des tensions, voire des conflits.
Comment prévenir les RPS à l’hôpital ?
La prévention des risques psychosociaux à l’hôpital nécessite de penser un plan d’actions spécifiques pour chaque facteur de risque :
- L’exposition émotionnelle et la pression éthique peuvent nécessiter des formations en gestion des émotions. Elles requièrent aussi de mettre en place des espaces d’écoute, des groupes de parole, des ateliers de gestion du stress et/ou des dispositifs d’écoute psychologique.
- La charge de travail, le manque de personnel et les horaires décalés peuvent amener à envisager de repenser la gestion des effectifs et des plannings. Les rotations gagnent à se stabiliser dans le temps. Les temps de repos peuvent également être augmentés.
- Côté relationnel, beaucoup d’hôpitaux optent pour des formations. Celles-ci peuvent se destiner au management, avec des formations à la résolution de conflit ou au management participatif. Les soignants gagnent aussi à apprendre quelques techniques de communication bienveillante, pour mieux interagir entre eux et avec les patients.
Le plan d’action doit aussi permettre de réfléchir sur les facteurs organisationnels (adaptation du travail aux ressources des personnels, définition claire des rôles et responsabilités), de management, car les pratiques managériales peuvent être à la fois facteur de risque et facteur de prévention et enfin de communication pour faciliter les échanges et le dialogues.
Pour assurer la prévention des RPS à l’hôpital, l’employeur se voit dans l’obligation de combiner une gestion adaptée de la charge de travail, des formations et un soutien émotionnel et psychologique pour aider les soignants à faire face aux difficultés inhérentes au travail hospitalier.
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Détecter et prévenir les RPS à l’hôpital implique de s’intéresser à différents aspects du quotidien : charge de travail, émotions, rapports humains, organisation. Mais comment savoir quel aspect prioriser en cas de suspicion d’un risque pour la santé mentale des soignants ?
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Contactez-nousFAQ
Les 6 facteurs de risques psychosociaux sont : intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, manque d’autonomie, mauvaises relations de travail, insécurité de la situation, et conflits de valeurs.
Les 6 facteurs de RPSLes 3 grands risques psychosociaux sont le stress au travail, les violences internes (harcèlement, conflit…) et les violences externes (insultes, menaces, agressions…).
La QVT (Qualité de Vie au Travail) vise à améliorer le bien-être des employés, tandis que les RPS (Risques Psychosociaux) se concentrent sur les facteurs qui menacent leur santé mentale et leur sécurité au travail.
De la prévention des RPS à la QVCT
