La QVCT, un levier d’accompagnement des transformations organisationnelles & des transitions professionnelles
La semaine de la QVCT met cette année à l’honneur le thème : « transition et travail ».
Du 19 au 23 juin 2023, nous nous interrogeons sur les situations de transformation qui peuvent jalonner la vie professionnelle, qu’elles soient générées pour des raisons organisationnelles, d’évolution de la trajectoire professionnelle ou de santé.
Comment offrir un cadre de transition le plus sécurisé possible, répondant aux obligations de l’employeur en matière de santé-sécurité, tout en assurant la performance globale de son organisation ?
Préserver la santé des individus
Sécuriser la transition au travail, c’est tout d’abord intégrer la capacité de mener une transformation organisationnelle tout en préservant la santé de celles et ceux qui sont concernés. Cela renvoie à la nécessité de procéder à une analyse fine des impacts de tout projet de transformation (déménagement, mutualisation de service, introduction de nouvelles technologies ou méthodes de travail, évolution des horaires de travail…) sur les conditions de travail. À ce titre, opérer une transformation organisationnelle en garantissant la bonne atteinte de sa cible finale suppose d’intégrer une étude des impacts organisationnels et humains afin d’enrichir le projet, de répondre aux obligations règlementaires de prévention et de mettre toutes les chances de réussite de son côté.
Préparer les évolutions professionnelles
Sécuriser la transition au travail, c’est aussi favoriser une vision longitudinale des trajectoires professionnelles afin de préparer au mieux les évolutions de carrière et anticiper les éventuelles difficultés qui peuvent être liées aux mutations techniques des métiers. À ce titre, il s’agit d’aller au-delà de la simple proposition visant à rendre chacun « acteur » de sa carrière, pour que l’organisation ait la capacité de proposer de véritables parcours d’intégration et d’évolution professionnelle qui répondent à divers enjeux. Nous pouvons ainsi penser à la gestion prévisionnelle des emplois et compétences ou à la formation puis la mise à niveau des connaissances (en particulier pour les emplois peu qualifiés, qui ont moins facilement accès aux dispositifs de formation) tout au long de la vie professionnelle. Cela peut passer non seulement par de la formation, mais aussi par des pratiques favorisant les échanges ou retours d’expérience réguliers entre pairs (les espaces de discussion sur le travail) ou la possibilité d’établir, à l’échelle d’un territoire, des partenariats visant à renforcer les temps d’immersion pour découvrir et identifier des métiers « passerelles ».
Soutenir le retour puis le maintien durable dans l’emploi
Sécuriser la transition au travail, c’est enfin soutenir le retour puis le maintien durable dans l’emploi en mettant en œuvre des dispositifs destinés à accompagner les transitions pour raisons de santé, la plupart du temps subies. Dans cette perspective, il est incontournable que toute organisation se dote d’une veille renforcée en matière de pénibilité et d’usure professionnelle (physique et mentale) afin de construire, pour les métiers les plus touchés, de véritables parcours de reconversion et de mobilité qui anticipent la désinsertion professionnelle. Il s’agit aussi d’outiller l’encadrement afin qu’il sache poser les bonnes questions et repérer les signaux faibles d’une probable difficulté à se maintenir au poste de travail. Il est enfin essentiel que chaque organisation établisse et propose un dispositif de ré-accueil, afin de consolider le retour puis le maintien dans l’emploi après une longue absence, dans le cadre de problématiques de santé nécessitant un soutien ou un aménagement spécifiques.
Définir une politique QVCT et offrir un climat de sécurité psychosociale
En considérant la question de la transition sous plusieurs angles, nous remarquons que la vie au travail peut être parcourue par divers moments de transformations, qu’il convient d’intégrer, sous tous les angles possibles, à la politique QVCT d’une organisation. C’est à cette condition qu’il est possible d’en apprécier la maturité, en démontrant qu’elle a la capacité d’offrir un véritable climat de sécurité psychosociale, dans la mesure où elle démontre qu’elle se préoccupe des questions de prévention, qu’elle les met en débat et qu’elle est capable de remodeler ses principes directeurs en tenant compte des besoins de celles et ceux qui effectuent le travail au quotidien.