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Sécurité des soins Attractivité
Publié le 28 mai 2021 Modifié le 6 juin 2023
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    Les experts Relyens
Temps de lecture : 6 minutes

Le système de santé espagnol

Reportage immersif et complet sur le système de santé espagnol . Les Experts Sham ont décidé de se pencher sur le système de santé en Espagne, afin de souligner ses spécificités, qui sont notamment un système régionalisé, structuré et dynamique.

Espagne, un système de santé régionalisé, structuré et dynamique

Imaginer avec précision l’avenir de notre environnement sanitaire est un exercice difficile. Toutefois, des exemples à l’étranger peuvent nous aider à préconfigurer ce que sera le système sanitaire français dans quelques années.

Présente en Espagne depuis 2014, Relyens affiche une belle dynamique de croissance, au point de devenir le premier acteur en matière d’assurance de responsabilité civile médicale sur le marché. La mutuelle se développe avec toujours cette même idée de proposer une offre de valeur qui associe sa vision mutualiste et le management des risques dans sa globalité.

Les expertises des équipes du groupe Relyens, alliées à une connaissance pointue des marchés et de l’environnement, permettent de comprendre et d’accompagner les enjeux de nos clients.

Observons l’exemple espagnol.

Un système de santé régionalisé très structuré

En Espagne, la santé, tout comme l’éducation, est une prérogative des régions. L’offre « régionale » regroupe l’ensemble des centres de santé, des hôpitaux – publics et privés – aux centres de soins primaires, équivalents de nos maisons de santé en France.

Cette organisation ressemble à ce que pourrait être l’aboutissement de nos GHT en France, et présente au moins trois avantages : une offre de soins qui répond aux besoins de santé du territoire, incluant l’ensemble des acteurs de santé et adaptée à la prise en charge de parcours patients.

Ces systèmes de santé, véritables vitrines régionales, font l’objet d’une grande fierté et d’une grande implication de la part des professionnels.

La place centrale du médecin de famille ou des centres de soins primaires

Les médecins généralistes ou médecins de famille, en Espagne, sont entièrement intégrés aux systèmes de santé régionaux.

Avec d’autres professionnels, infirmiers, pédiatres, dentistes… ils exercent dans des centres de soins primaires, véritables pivots de l’organisation. Ces centres ont été conçus pour répondre aux besoins de premiers recours de la population au sein d’une aire « basique » de santé.

Ces centres sont homogènes dans leur organisation, leur gestion, leur système d’information et parfois même jusque dans leur architecture ! Ils ont en effet été conçus comme une véritable vitrine du système de soins. Le médecin de famille est un acteur clé de ces centres et est considéré comme un spécialiste. Il a en charge un certain nombre de patients, et est soumis à des objectifs qualité très précis.

Le médecin de famille est à la fois un clinicien, un manager et un gestionnaire.

medecin

Une forte culture de la gestion des risques

Les démarches de gestion des risques, ou « sécurité du patient », impulsées par les services régionaux de santé, sont positionnées comme de véritables enjeux stratégiques et font l’objet d’une contractualisation avec chaque centre de santé. Au cours de nos visites dans les établissements, nous constatons, au sein d’une même région, des discours, des cultures et des réalisations homogènes.

Parmi les points forts identifiés :

  • Une démarche de gestion des risques basée sur une formalisation des pratiques et l’analyse des données comme les événements indésirables,
  • Une structuration forte avec de nombreuses commissions thématiques et des correspondants dans les services,
  • L’informatisation de nombreux supports ou processus comme le dossier patient ou le circuit du médicament,
  • Une implication des médecins et une sensibilisation aux principaux enjeux médicolégaux de la profession.

L’innovation au cœur du système de santé

Les professionnels de santé espagnols sont très orientés vers l’innovation (technique ou organisationnelle) et la remise en cause permanente de leurs pratiques.

L’innovation se rencontre dans tous les secteurs du soin :

  • organisation des soins : les approches par processus, optimisation du temps médical « clinique »,
  • bonnes pratiques médicales : prise en charge des urgences gériatriques,
  • sécurité du patient : les projets Zéro, le développement du « No Hacer »,
  • humanisation des soins en obstétrique et aux urgences, notamment, digitalisation des soins : portail patient, consultations virtuelles, prescription médicamenteuse électronique, application pour le suivi ambulatoire de patient en santé mentale, système de triage préhospitalier des consultations non programmées…,
  • formation : hôpital virtuel, entièrement dédié à la formation par simulation.

Au cours de nos visites, nous avons pu découvrir, par exemple, des systèmes intelligents d’aide au « triage » des patients aux urgences, un hôpital virtuel entièrement dédié à la formation et très souvent un circuit du médicament entièrement informatisé.

Le Concours Sham du Risk Management, déployé en Espagne depuis 2016, a récompensé l’an dernier une application mobile de suivi de patient ambulatoire en santé mentale. A partir de messages adressés par le patient à son médecin, cette innovation permet de détecter très tôt des troubles du comportement et donc d’adapter au mieux la prise en charge.

Sur le plan des Ressources humaines, des établissements ont mis en place un système de prime pour chaque agent sur la base du respect de critères « personnalisés » en relation avec la sécurité des soins.

Un dossier patient entièrement informatisé

Mais c’est bien le déploiement du dossier patient informatisé qui impressionne tant il donne au système régional de santé sa pleine puissance.

Un outil de structuration de l’offre régionale de santé et de sécurité du patient

Le dossier patient informatisé est déployé dans de nombreux établissements, ainsi que dans les centres de soins primaires. Cela garantit une harmonisation des systèmes d’information et une parfaite communication entre tous les professionnels de santé impliqués à chaque étape de la prise en charge des patients. Qu’il s’agisse de partage de processus ou de donnés patients.

La plupart des établissements sont ainsi entrés dans l’ère des tablettes de soins et du « zéro papier ». Le dossier informatisé jouant pleinement son rôle d’outil de traçabilité, de coordination des soins, d’alerte et d’aide à l’évaluation.

La production et l’exploitation de données

Les données d’activité produites par ces systèmes d’information font l’objet d’exploitations multiples, désormais en routine.

Elles sont à la base du suivi des objectifs contractualisés entre établissements et régions et donc des allocations budgétaires. Au sein des établissements, elles permettent un pilotage plus fin et décentralisé des activités médicales. Au niveau régional, enfin, elles permettent d’appréhender des problématiques comme l’optimisation de la gestion des flux de patients, que ce soit aux urgences ou au niveau du territoire pour les patients chroniques.

Un challenge pour Sham

En partenariat avec certaines de ces régions, Sham a initié des premiers travaux pour croiser les observations issues des visites de risques avec ces données d’activité. L’idée est de passer d’une observation statique de l’exposition aux risques à l’identification de corrélations, voire de facteurs explicatifs du risque.

Une culture de la transparence

La transparence des données est un aspect essentiel du système de santé espagnol. C’est en partie grâce à une gestion des données de santé parfaitement claire et sans détours que fonctionnent si bien les centres de soins hispaniques.

Docteur Frédéric FUZ
Directeur gestion des risques, Sham España - Directeur du risk management, Sham international department

L’ensemble de ces données produites au sein des établissements sont exploitées de manière très transparente. D’une part vis-à-vis des professionnels de santé eux-mêmes, dans le but de les impliquer au mieux et de les aider dans leur activité quotidienne. Mais aussi vis-à-vis des patients à travers la production régulière de bilans d’activité, considérant l’activité des hôpitaux dans le cadre de leur mission d’intérêt général.

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